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Excès de somnifères : attention danger !

Au Togo, des milliers de personnes consomment des somnifères, des médicaments fabriqués pour faciliter l’endormissement. Ils sont disponibles en pharmacie avec ou sans ordonnance.  Pourtant prescrits par les médecins, les somnifères présentent des risques bien réels mais peu connus du grand public. Ces risques affectent différentes parties de l’organisme notamment le cerveau et les muscles.

Les adultes, voire des personnes de plus de 65 ans consomment régulièrement des somnifères ; des personnes qui peuvent être concernées par de plus grands problèmes d’hypertension.

« Une consommation régulière de somnifères, surtout chez les personnes âgées, est accompagnée d’un certain nombre de risques, qui l’emporte probablement sur les avantages. Les seniors, ont donc recours aux somnifères sur ordonnance et en vente libre pour réussir à dormir. Des experts de santé s’inquiètent et recommandent la prudence », fait savoir Dr Jean-Claude Bakpatina, médecin généraliste.

Somnifères, qu’est-ce que c’est ?

Les somnifères sont des médicaments qu’on recommande pour favoriser l’endormissement. Ils s’obtiennent par ordonnance suivant l’approbation du médecin. « Sous le terme ‘somnifère’, on regroupe généralement plusieurs types de médicaments pour dormir : les hypnotiques, anxiolytiques qui induisent le sommeil, abaissent le niveau d’angoisse, détendent les muscles et favorisent ainsi leur relâchement. Ces médicaments font appel à des éléments chimiques, notamment les benzodiazépines. Ces derniers agissent directement sur des terminaisons nerveuses ainsi que sur les fibres musculaires », explique Dr Bakpatina.

Ce médicament est censé représenter une solution exceptionnelle. Les spécialistes se sont penchés sur les effets secondaires des somnifères. Et ils sont inquiétants.

Accoutumance

Les somnifères se fixent sur les récepteurs des cellules nerveuses et peuvent ainsi provoquer une accoutumance. « L’arrêt est donc difficile d’autant que beaucoup de patients essaient de cesser brutalement leur prise. Cela provoque un rebond des insomnies.  Après seulement un mois, l’organisme s’est habitué à leur action et ce, même si l’on augmente les doses. Par conséquent il va nécessiter un sevrage », souligne le Médecin Généraliste. En outre, les somnifères peuvent rendre agressif envers soi-même ou les autres.

Dépendance

Dans ce même délai, « une dépendance physique et psychique peut s’installer avec les somnifères sur ordonnance. Comme pour la nicotine, le cerveau ressent un besoin d’avoir sa « dose». Les patients ont également l’impression que leur sommeil dépend entièrement des somnifères », révèle Dr Jean-Claude Bakpatina. Il est donc indispensable d’avoir un suivi médical tout au long du traitement.

Prise de poids

Il a été prouvé que le manque de sommeil favorise la prise de poids. Toutefois des études ont montré, d’après le médecin Généraliste que, « les benzodiazépines peuvent avoir un effet orexigène, c’est-à-dire stimuler l’appétit. Si les nouveaux somnifères ne présentent quasiment plus cet effet, les vieux traitements peuvent encore le provoquer ».

Perte de mémoire et risque d’Alzheimer

Pour Dr Jean-Claude Bakpatina, « l’utilisation à long terme des somnifères aggrave les symptômes de la maladie d’Alzheimer et accélère son évolution. Pendant 3 mois ou plus elle est associée à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer après 65 ans ». Le risque augmente avec la durée de l’exposition. Ainsi, plus on prolonge la prise de somnifères, plus le risque sera grand.

Somnolence

« La somnolence perdure jusqu’au lendemain de la prise. Il faut 30 heures pour que certains médicaments s’éliminent seulement de moitié.  En effet, la prise des somnifères augmente de plus le risque d’avoir un accident routier causé par une somnolence accrue », affirmele spécialiste.

Une qualité de sommeil dégradée

La prise de somnifère nuit à la qualité du sommeil. Elle impacte tout particulièrement le sommeil lent profond. Les somnifères modifient l’architecture du sommeil qui devient beaucoup moins riche en ondes lentes, témoignant d’un sommeil lent profond qui tend à diminuer.

Ainsi, une diminution de cette phase de sommeil impacte l’organisme. « En effet, l’organisme ne sera pas suffisamment reposé pour affronter la journée, ce qui pourra entraîner des chutes liées à la fatigue et à l’inattention. De plus, les hypnotiques intensifient les apnées du sommeil, ainsi que certains problèmes respiratoires durant la nuit. Quant au manque de sommeil, il semble pouvoir augmenter à lui seul la tension artérielle et influer sur d’autres problèmes de santé comme le diabète », expliqueDr Bakpatina.

Baisse de la vigilance

D’après le médecin Généraliste,ces médicaments contiennent une molécule qui bloque l’activité de l’acétylcholine, une substance chimique du cerveau associée à l’activation musculaire, la vigilance, l’apprentissage et la mémoire. 

Augmentation du risque de mortalité

Les somnifères sont associés à un risque de décès plus de quatre fois plus élevé que celui de personnes qui n’en prennent pas. « Les somnifères peuvent augmenter la dépression pouvant entraîner un risque suicidaire. D’autre part, il y a aussi l’augmentation du risque de cancer, d’accidents de la route, de somnolence », informe-t-il.

D’autres ennuis de santé

Ces effets secondaires peuvent provoquer une cascade d’ordonnances. A en croire Dr Bakpatina,« quand une personne se plaint d’un symptôme lié au somnifère, sans savoir que le médicament en est à l’origine, il peut se faire prescrire un autre traitement pour se soigner, qui risque d’engendrer d’autres problèmes, et ainsi de suite. Ces produits peuvent également provoquer de la constipation, un état de confusion ». La sédentarité touche également d’avantage les gens insomniaques, ce qui est un facteur de risque important de maladies cardiovasculaires. Ces risques potentiels, ainsi que les effets secondaires à court terme observés chez les patients, tels que des maux de tête, des étourdissements, des nausées, des vomissements et des hallucinations.

Que faire alors maintenant ?

« Eviter l’automédication. Demander conseil au médecin. Respecter la durée du traitement et les instructions du médecin. Avoir une bonne hygiène de vie, pratiquer une activité physique régulière », recommande le spécialiste.

William O.

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