La tuberculose demeure l’une des maladies infectieuses les plus mortelles au monde. Elle présente des répercussions aussi sanitaires que sociales et économiques sur les familles.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au total, 1,5 million de personnes sont mortes de la tuberculose en 2020 (dont 214 000 présentaient également une infection à VIH).
Sur le plan mondial, la tuberculose est la 13e cause de mortalité et la deuxième due à une maladie infectieuse, derrière la COVID-19 (et avant le sida).
Pour la première fois en plus d’une décennie, le nombre de décès associés à la tuberculose dans le monde a augmenté en 2021. Les principaux éléments explicatifs sont entre autres, l’accès restreint aux moyens de diagnostic et au traitement de la tuberculose avec la crise sanitaire de la Covid-19.
« Investir pour mettre fin à la tuberculose. Sauver des vies », c’est la thématique retenue cette année pour célébrer la journée mondiale contre la maladie.
Un thème qui met en relief le besoin urgent d’investir les ressources nécessaires en vue non seulement d’intensifier la lutte antituberculeuse et réaliser les engagements pris par les dirigeants mondiaux de mettre fin à la tuberculose.
« Le financement alloué aux services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose reste bien en deçà des besoins estimatifs mondiaux et de la cible mondiale fixée par les Nations Unies », a fait savoir la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti, à l’occasion de la célébration de cette journée ce 24 mars 2022.
Selon elle, si l’ambition des plans stratégiques nationaux s’est accrue, tout comme les budgets y afférents, l’on peut constater que la mobilisation des fonds n’a pas suivi le même rythme.
« Nous devons impérativement accroître le financement provenant de sources nationales et de donateurs internationaux si nous voulons éviter que les gains importants réalisés contre la tuberculose au cours des dernières décennies ne soient inversés. Au rythme actuel des avancées, il ne sera pas possible d’atteindre la cible des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies qui vise à mettre fin à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030 », a martelé Matshidiso Moeti.
« Alors que 36 % des décès par tuberculose surviennent en Afrique, le fait de ne pas investir dans la lutte contre cette maladie devrait être lourd de conséquences pour les pays africains. L’augmentation des investissements peut changer la donne et atténuer la souffrance et la mort évitables de millions de nos congénères », a-t-elle ajouté.
Elle a dans son message lancé un appel aux gouvernements pour qu’ils mobilisent un appui financier national supplémentaire au profit de la lutte contre la tuberculose, en plus des contributions au Fonds mondial.
Dre Matshidiso Moeti a en outre exhorté l’ensemble des parties prenantes à plaider en faveur d’investissements accrus et à veiller à ce que les services de lutte contre la tuberculose soient intégrés dans la riposte qui est organisée au niveau des soins de santé primaires.
Il faut souligner qu’au Togo l’incidence de la tuberculose est actuellement de 36 cas pour 100.000 habitants soit un effort de réduction de 35 % par rapport à 2015, selon le Programme national de lutte contre la Tuberculose.
Le pays enregistre chaque année entre 2500 à 3000 cas de tuberculose. Mais avec la crise de la Covid-19 en 2020, le pays a enregistré une régression de 11 % avec 2300 cas signalés contre 2645 cas en 2019.
La Rédaction