Pr. Tchin DARRE : « Le cancer exige de nos jours de plus en plus de moyens dans la prise en charge des malades »
« Le cancer exige de nos jours de plus en plus de moyens dans la prise en charge des malades », a indiqué le Professeur Tchin DARRE à l’occasion d’une réunion d’information et de sensibilisation des chefs services des structures publiques et privées de soins sur le registre de cancers.
Le coordonnateur du registre de cancers au Togo souligne qu’en Afrique comme au Togo, les cancers et les autres maladies non transmissibles ont un impact négatif sur l’état de santé de la population, parce qu’ils entraînent une perte de revenus et d’énormes dépenses de santé en ce sens qu’ils touchent surtout le groupe d’âge économiquement productif.
« Pour ce qui concerne l’enregistrement des cas de cancers, il est prouvé qu’en l’absence de données fiables provenant des registres de cancers basés sur la population, les programmes de lutte contre le cancer risquent d’être mal orientés et d’aboutir au gaspillage des investissements. Le registre du cancer s’impose donc comme un outil unique, incontournable et indiscutable permettant de mesurer le poids du cancer dans la population », a-t-il expliqué.
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C’est d’ailleurs dans cette dynamique que le Togo se lance dans une campagne d’information et de sensibilisation pour son registre de cancers. Ceci en réponse à l’une des recommandations de la mission ImPACT-Togo 2017, qui était de rendre opérationnel le registre des cancers au Togo.
Situation au Togo
Au Togo, il a été mis en place selon le ministère de la santé, un registre de type populationnel par arrêté ministériel N° 165/2022/MSHPAUS/CAB/SG, le 25 avril 2022 afin de constituer une base de données sur les cancers.
La même source renseigne que les statistiques récentes de 2020 sur la prévalence des cancers proviennent du CIRC et se présentent comme suit :
- Chez la femme : Sein (29,4%), Col de l’utérus (15,7%), colorectal (4,1%), Lymphome NH (4,1%), Ovaire (4%)
- Chez l’homme : Prostate (21,5%), colorectal (10%), Lymphome NH (4,1%) estomac (6%), foie (5,9%)),
- Chez l’enfant : Lymphome de Burkitt (27,9%) ; Rétinoblastome (8,5%) ; Rhabdomyosarcome (4,8%) ; Néphroblastome (4,7%) ; Sarcome de Kaposi (3%).
Un enjeu de santé publique
Ailleurs comme au Togo, le cancer reste un enjeu de santé publique. Le mal touche en effet toutes les catégories de la population quelque soit l’âge, le sexe ou encore le niveau socio-économique. Les cancers figurent également au rang des principales causes de morbidité et de mortalité dans le monde.
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En 2018, le fardeau mondial du cancer a atteint 19,3 millions de nouveaux cas et 10 millions de décès en 2020. L’on estime que d’ici 2040, ce nombre atteindra 29 à 37 millions de nouveaux cas, soit une augmentation de plus de 7%. Les principaux types de cancers dans le monde sont notamment le cancer du poumon (1,59 millions de décès), du foie (745 000 décès), de l’estomac (723 000 décès), colorectal (684 000 décès), du sein (621 000 décès), de l’œsophage (400 000 décès).
David S.