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Les droits sexuels et reproductifs : Un enjeu de santé publique

Les droits sexuels et reproductifs s’imposent de plus en plus comme un sujet majeur de santé publique. Ces droits qui englobent l’accès à la contraception, l’éducation sexuelle, les soins obstétricaux, ainsi que la liberté de choisir ou non d’avoir des enfants, jouent un rôle essentiel dans le bien-être des individus et le développement des sociétés. Pourtant, leur respect et leur mise en œuvre restent un défi, notamment dans de nombreux pays dont le Togo.

Les droits sexuels et reproductifs reposent en effet sur des principes fondamentaux qui prennent en compte le droit à la santé, à l’autonomie corporelle, à l’égalité entre les sexes et à la non-discrimination.

L’objectif est de garantir à chaque individu, la possibilité de décider librement et de manière responsable de sa sexualité et de sa reproduction, sans subir de violences, de contraintes ou de discriminations.

Cependant, des obstacles subsistent malgré les efforts des pouvoirs publics et des organisations de la société civile. En effet, les constats et statistiques sont état de ce qu’une proportion importante de femmes et de jeunes filles dans les pays en développement n’a pas accès à des méthodes contraceptives modernes ou à une éducation sexuelle appropriée.

Au Togo, les barrières culturelles, l’insuffisance des infrastructures de santé et le manque de moyens financiers entre autres, compliquent davantage l’exercice de ces droits.

Les enjeux

Au cœur de la santé publique, se trouve la santé sexuelle et reproductive, car elle influence directement la qualité de vie des individus, notamment des femmes et des jeunes.

En facilitant par exemple l’accès à la contraception et aux soins prénatals, il est possible de limiter les complications liées à des avortements clandestins, encore trop fréquents dans de nombreuses régions.

En matière de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST), il est connu qu’une meilleure éducation sexuelle et un accès accru aux préservatifs permettent de freiner la propagation des IST, notamment du VIH/SIDA, encore prévalent au Togo.

Le renforcement de l’accès aux soins obstétricaux d’urgence et à un suivi prénatal de qualité, permet par ailleurs de réduire significativement la mortalité maternelle et infantile.

Des progrès, mais encore des efforts à faire

Au Togo par exemple, des initiatives sont en place pour promouvoir les droits sexuels et reproductifs. Des programmes gouvernementaux et ceux de certains partenaires internationaux et autres Organisations non gouvernementales (ONG) s’emploient régulièrement à sensibiliser les populations et à améliorer l’accès aux services de santé.

Le pays met en œuvre depuis 2017 avec l’appui de la GIZ, le projet de santé de la reproduction dénommé « Projet de Renforcement du Système de Santé-Santé Reproductive et Droits Sexuels (ProSanté) » dont le but du projet est de contribuer à l’amélioration de la santé du couple mère-enfant, et de renforcé la réalisation des droits sexuels et reproductifs de la population.

Malgré les efforts, plusieurs facteurs freinent la réalisation des droits sexuels et reproductifs. Des normes culturelles et religieuses jouent un rôle significatif dans le maintien des tabous autour de ces questions. De nombreuses femmes n’ont pas la possibilité de prendre des décisions concernant leur propre santé reproductive en raison d’inégalités de genre persistantes. Beaucoup de femmes, en particulier en milieu rural, restent prisonnières de contraintes économiques et culturelles qui restreignent leur liberté de choix. À cela s’ajoute un manque d’infrastructures médicales adéquates dans les zones rurales et un faible financement des programmes de sensibilisation.

Nous estimons donc que pour faire des droits sexuels et reproductifs une réalité accessible à tous, plusieurs actions s’imposent. Il serait souhaitable de renforcer par exemple l’éducation sexuelle, en adaptant les programmes scolaires pour offrir une éducation sexuelle complète, tenant compte des réalités culturelles locales.

Il est également nécessaire d’améliorer l’accès aux services de santé en déployant davantage de centres de santé de proximité avec des personnels formés aux besoins des femmes et des jeunes.

Le renforcement des dispositions juridiques et leur application pour protéger les droits des femmes et des filles est aussi indispensable dans le cadre de la lutte contre les discriminations et les violences.

Cette dynamique doit également s’inscrire dans une approche inclusive, avec la promotion de l’implication communautaire y compris des chefs traditionnels, des leaders religieux et communautaires dans des campagnes de sensibilisation.

Au demeurant, les droits sexuels et reproductifs ne sont pas uniquement des questions individuelles, mais un pilier central du développement humain et sociétal. Investir dans ces droits revient à investir dans l’avenir du Togo, en garantissant la santé, l’égalité et la prospérité pour tous.

Cris DADA

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