Milieu du sport : Faire attention à l’excès d’anti-inflammatoires
Paracétamol, tramadol, ibuprofène, aspirine, ces anti-inflammatoires sont également très largement utilisés en automédication dans le milieu du sport. Parfois même plusieurs substances sont consommées de façon concomitante.
Avaler un anti-inflammatoire juste avant de faire du sport dans l’espoir d’atténuer la douleur n’est pas si rare dans la population sportive, mais est-ce vraiment une bonne idée ?
Les motivations des sportifs varient : « les effets anti-douleur, voire d’amélioration de performance, une forte confiance en soi, de la combativité, augmentation de la masse musculaire et la puissance, l’endurance sont recherchés le plus souvent. Ces médicaments sont utilisés sans réel contrôle du fait de la possibilité de les obtenir sans ordonnance. Ainsi la consommation est plus importante dans la population sportive toutes catégories confondues que dans la population générale », explique Dr Damien Ekoué-Kouvahey, Médecin du Sport.
Des risques
« Sur le plan digestif, la toxicité gastrique et intestinale des anti-inflammatoires apparait particulièrement lors d’une prise chronique, sous forme d’ulcères ou de saignements digestifs. Même de petites doses d’anti-inflammatoires peuvent majorer de façon significative les lésions intestinales secondaires à une activité sportive intense », souligne le médecin du sport.
Dans les sports de contact, on peut noter un risque accru d’hématome lors de la prise de ces médicaments. Le mécanisme d’action principal de ces substances est une inhibition de la réponse inflammatoire. Comme cette dernière participe au processus de cicatrisation après une blessure, la guérison s’en trouve par ce fait altérée. Mais « l’atteinte rénale aussi ne doit pas être négligée : En effet, il existe une déshydratation induite par l’exercice, notamment en atmosphère chaude ou bien lorsque l’effort est de longue durée. Cette déshydratation s’accompagne d’une atteinte rénale que les anti-inflammatoires peuvent aggraver fortement, au point même d’être à l’origine d’hospitalisation », souligne le spécialiste.
Enfin, déplore Dr Kouvahey, « à doses élevées et en cas de prise sur de longues périodes, les anti-inflammatoires sont impliqués dans la survenue d’accidents cardio-vasculaires graves : accidents coronariens aigus, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux ».
Précautions à prendre
Ce n’est pas parce qu’un médicament est en vente libre qu’il n’est pas dangereux pour la santé. Ne pas oublier qu’en cas de blessure les secrets du retour à la performance sont : un diagnostic précis, un traitement et une rééducation adaptés, le respect des délais de cicatrisation et de reprise sportive.
Si on doit utiliser des anti-inflammatoires pour poursuivre un entraînement adapté, ne pas prendre le traitement que pendant une période courte de quelques jours. Au-delà il faut consulter de préférence un médecin du sport.
Abel O.