Le paludisme reste la première cause d’hospitalisation et de mortalité au Togo
Au Togo, le paludisme demeure la première cause d’hospitalisation et la première cause de mortalité, malgré les efforts consentis chaque année par les autorités sanitaires.
Dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest, le paludisme est endémique avec une transmission qui dure presque toute l’année sur l’ensemble du territoire, selon le ministère de la Santé.
« Le paludisme tue plus que les autres maladies. Il est la première cause de décès, la première cause d’hospitalisation et la première cause de consultation », indiqué le Dr ATCHA Obou Tina, Coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) à l’occasion de la célébration le 25 avril, de l’édition 2021 de la journée mondiale contre la maladie.
En 2019 par exemple, ce sont deux mille (2000) décès dus au paludisme qui ont été enregistrés au Togo, soit 167 morts en moyenne par mois selon le PNLP.
Le quatrième plan stratégique 2017-2022 étendu à 2023 élaboré sur la base d’une analyse des problèmes prioritaires avec les différentes orientations stratégiques en adéquation avec les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vise l’élimination du paludisme en assurant l’accès universel aux interventions de lutte contre le paludisme.
La mise en œuvre en cours de cette stratégie a permis d’obtenir des résultats encourageants.
Les efforts du gouvernement ont notamment permis la régression de l’incidence du paludisme de plus de 25 % entre 2015 et 2018 et la mortalité a régressé de 8 % sur la même période, selon le rapport mondial 2019 sur le paludisme au Togo.
Le document indique par ailleurs que la mortalité spécifique due au paludisme est passée de 0,3 ‰ en 2011 à 0,12 ‰ en 2018. Par ailleurs, la létalité est quant à elle passée de 3,1 % en 2011 à 2,4 % en 2018 chez les adultes et de 6,5 % à 3,5 % chez les enfants de moins de 5 ans sur la même période.
Mais, de nombreux défis restent à relever dont la réduction de la transmission de la maladie par le contrôle des vecteurs. Le gouvernement mise sur le renforcement de l’engagement des jeunes et de toute la population pour atteindre l’objectif de l’élimination pour lequel le pays s’est engagé.
La stratégie actuelle repose non seulement sur la prévention, mais aussi la lutte anti vectorielle, la prise en charge (gratuite dans les centres de santé), la surveillance de la maladie à tous les niveaux, des enquêtes sur le niveau d’atteinte des objectifs par rapports aux indicateurs de lutte.
A cela s’ajoute la prévention chez la femme enceinte avec le traitement préventif intermittent et les moustiquaires qui sont utilisés chez la femme enceinte et les enfants de moins d’un an.
Des campagnes nationales de distribution de moustiquaires à imprégnation durable (MID) sont aussi régulièrement organisées dont la dernière en date remonte à octobre-novembre 2020.
« La lutte contre la maladie a été maintenue en cette période de la Covid-19. En matière de lutte, le gouvernement continue de mobiliser les ressources auprès des partenaires qui permettent de mettre en œuvre les interventions », a fait savoir Dr ATCHA Obou Tina.
Au demeurant, la lutte contre le paludisme reste un défi majeur au Togo et dans bien d’autres pays, sachant que la maladie fait encore plus de 400.000 décès par an dans le monde (dont 94 % en Afrique), selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
David SOKLOU