L’avortement clandestin, un véritable problème de santé publique au Togo

Au Togo, l’avortement clandestin est un véritable problème de santé publique responsable de décès maternels évitables.
Selon Dr Koffivi Toovi, Médecin spécialiste en Droits en matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR) à l’Association Togolaise pour le Bien-être Familial (ATBEF), il s’agit d’une préoccupation presque quotidienne dans les formations sanitaires de référencedans le pays.
« Un à deux avortements sur 5 est provoqué, et c’est l’apanage des jeunes (…) ; En 2018, au total 8933 avortements ont été officiellement enregistrés au Togo, dont 1700 provoqués », nous a-t-il confié.
« L’avortement provoqué est souvent secondaire à une grossesse qui surprend la fille ou la femme et la plus importante conséquence est l’hémorragie, première cause de décès chez la femme ou la mère au Togo. On peut citer également les infections et la stérilité », renseigne pour sa part Dr Abram Amétépé Agossou, Directeur de la santé, de la mère et de l’enfant au ministère de la santé et de l’hygiène publique.
Le protocole de Maputo ratifié depuis 2003 par le Togo n’autorise exceptionnellement le recours à l’avortement que si la vie et la santé de la femme est danger, lorsque la grossesse résulte d’un viol, d’un inceste et en cas d’une malformation grave du fœtus. Cette disposition est reprise par la loi togolaise de 2007 sur la santé de la reproduction.
Les organisations de la société civile et les médias sont appelés à jouer davantage leur partition en termes de productions et de sensibilisations afin de mieux informer les populations et pousser les décideurs togolais à l’action pour réduire le phénomène.
Dans de nombreux pays à l’image du Togo, l’avortement non sécurisé demeure également un fléau bien présent. Il représente un défi de santé mondiale avec chaque année, le décès de quelques 47.000 femmes et des séquelles graves chez cinq millions d’autres femmes selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La région de l’Afrique de l’Ouest qui est la plus fortement touchée par ce problème. Selon l’OMS, plus de 1,8 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année en Afrique de l’Ouest, avec un taux de décès de 540 pour 100.000 avortements, ce qui représente de loin le taux le plus élevé au monde.
C’est dire que les questions de Droits en matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR) demeurent une préoccupation.
David S.