« La riposte au VIH a fait preuve d’une résilience exemplaire lors de l’épidémie de Covid-19 au Togo » (Eric VERSCHUEREN, Directeur national de l’ONUSIDA au Togo
« La riposte au VIH a fait preuve d’une résilience exemplaire lors de l’épidémie de COVID-19 au Togo », a estimé le Directeur national de l’ONUSIDA au Togo, Eric VERSCHUEREN. Dans une interview accordée à son Institution, Eric VERSCHUEREN a en effet expliqué qu’il n’y a heureusement pas eu rupture de l’offre des services VIH au Togo lors de l’épidémie de COVID-19.
« Entre avril et juin 2020, il y a eu une chute de fréquentation des services dû à une appréhension devant cette nouvelle maladie. Cette situation a été corrigée, entre autres par certaines mesures du ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l’Accès Universel aux Soins », a-t-il fait savoir.
« Du fait du ralentissement de la production de médicaments en Inde et des problèmes liés au transport, il y a eu une tension importante sur la disponibilité des intrants nécessaires à la riposte au VIH (tests, ARV, et autres). Cependant, grâce à une bonne coordination et l’intervention des partenaires, une rupture problématique a pu être évitée », a ajouté Eric VERSCHUEREN.
A (re)lire aussi : Togo : Comment la lutte contre le VIH Sida a été impactée par la Covid-19
Selon lui, les principaux défis à relever résident dans la nécessité d’accentuer, en priorité, les efforts en termes de traitement et de prévention pour atteindre l’objectif « 95-95-95 » c’est-à-dire que 95 % des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut ; 95 % d’entre elles reçoivent un traitement antirétroviral (ARV) et 95 % de celles-ci aient une charge virale supprimée.
Pour cela, précise-t-il, il faut améliorer l’accès aux services préventifs et de traitement des jeunes et des adolescents, renforcer l’accompagnement psychologique, social et nutritionnel des PVVIH, et continuer le plaidoyer pour améliorer l’environnement des populations clés. Bien entendu, réduire les inégalités sera également primordial.
Il faut souligner qu’au Togo, les estimations de AIDSINFO/Spectrum indiquent une réduction des nouvelles infections de plus de 50 % (de 5,200 par an en 2010 à 2,400 en 2020) et des décès liés au VIH (de 6,600 par an en 2010 à 3,000 en 2020).
Par ailleurs, le Plan Stratégique National 2021-2025 prend en compte dorénavant un axe particulier sur les droits humains et le genre.
En outre, la riposte la riposte s’inscrit dans une approche très inclusive avec l’implication de multiples acteurs notamment le gouvernement et ses partenaires, le parlement, la société civile, le secteur privé, et les collectivités territoriales.
« Un index sur la stigmatisation a vu le jour en 2021, et une évaluation des lacunes dans les textes légaux a eu lieu. Une évaluation des questions de genre dans la riposte au VIH aura lieu d’ici la fin de l’année, et un nouveau plan stratégique spécifiquement sur les droits humains et le genre sera développé début 2022 », se réjouit Eric VERSCHUEREN.
David Soklou