Riposte à la Covid-19 : l’île Maurice, un succès africain !
Lorsque l’île Maurice a signalé ses premiers cas de Coronavirus le 18 mars dernier, il n’a fallu que cinq semaines pour ramener les infections d’un groupe de transmission locale à zéro cas, devenant ainsi le premier en Afrique à contenir la propagation de la COVID-19. La réponse de cette île de l’océan Indien qui est considéré comme un « succès africain », est liée à une série de décisions et à une expérience en termes de gestion d’épidémies qui ont permis de contenir le virus.
Maurice faisait en effet partie des 13 pays africains identifiés par l’OMS au début de la pandémie de la COVID-19 comme étant à haut risque. Ceci en raison du volume élevé de voyages internationaux, de la forte prévalence des maladies non transmissibles, de la forte densité de population et de la longue espérance de vie.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, ce succès est largement dû à la rapidité avec laquelle le pays a mis en œuvre une série de mesures de prévention et de contrôle rigoureuses.
« Peu après la détection des premiers cas, Maurice a imposé un confinement national, renforcé le dépistage, la recherche des contacts et la sensibilisation du public aux mesures préventives. Elle a également intensifié les tests et investi davantage de ressources dans la lutte, en se procurant des médicaments et du matériel », souligne l’institution onusienne.
Par ailleurs, des équipes d’intervention rapide ont été mises en place et déployées dans chaque hôpital régional, et tous les travailleurs de la santé participant à la prévention et au contrôle de la COVID-19 ont été dotés d’équipements de protection individuelle.
Le bien-être du personnel de santé n’est pas du reste : toutes les personnes qui travaillent dans des centres de quarantaine ou de traitement ont reçu 10 jours de congé après chaque semaine de travail, ils sont ensuite testés deux fois et autorisés à reprendre le travail si les deux tests sont négatifs.
Il faut souligner qu’une grande partie du mérite revient également au système de santé publique performant du pays.
« Maurice consacre environ 5 % de son PIB à la santé. La moyenne pour l’Afrique subsaharienne est d’environ 6,2 %. Maurice obtient des résultats comparables à ceux des pays à revenu élevé sur de nombreux indicateurs de santé, tels que l’espérance de vie et les taux de mortalité infantile ou maternelle », relève l’OMS.
Un autre aspect à mettre en relief, c’est l’expérience de cette île dans la gestion de certaines épidémies notamment le paludisme, le chikungunya et la dengue et son système de surveillance bien établi. Des éléments qui ont été une aubaine en faveur de la détection et la réponse à la COVID-19.
« Pour parvenir à une couverture sanitaire universelle, nous avons mis en place un système de santé publique qui est gratuit, accessible et développé, des soins de santé primaires aux services spécialisés », a expliqué à l’OMS, le Premier ministre de l’île, Pravind Kumar Jugnauth, ajoutant que le pays investira quelque 1,7 milliard de dollars dans le secteur de la santé publique au cours des cinq (05) prochaines années.
Selon les statistiques à la date du 31 août, Maurice avait notamment effectué plus de 226 000 tests comprenant 160 315 tests d’antigène rapide et plus de 66 000 tests d’amplification en chaîne par polymérase – le diagnostic de référence de la COVID-19. Elle ne compte que 11 cas actifs (tous importés) et n’a plus de transmission locale depuis le 26 avril 2020.
Grâce à la solide réaction du pays et l’accompagnement de l’OMS, seulement 356 cas et 10 décès y ont été enregistrés.
David S.