Togo : Comment la lutte contre le VIH Sida a été impactée par la Covid-19
La célébration de l’édition 2020 de la journée mondiale de lutte contre le Sida a été marquée ce mardi 1er décembre au Togo par une conférence-débat organisée à Lomé par le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). Des communications, il ressort que la lutte contre le VIH Sida dans le pays a été impactée par la pandémie de la Covid-19 avec un ralentissement des activités de mise en œuvre sur le terrain.
« On a connu quelques difficultés en matière d’approvisionnement des intrants. Mais nous sommes activés avec les partenaires techniques et financiers pour trouver de nouvelles stratégies et solutions afin d’offrir les services aux populations clés notamment les personnes vivants avec le VIH, la PTME et les jeunes », a en effet indiqué le Pr. Vincent Pitché, Coordonnateur du Secrétariat permanent du CNLS.
« Tous les médicaments et réactifs consommables que nous utilisons viennent d’ailleurs notamment l’Inde, la Chine, l’Allemagne, la France et le Japon. Comme dans ces pays il y a eu d’important cas de Covid-19, les entreprises qui produisent les intrants que nous utilisons ont été partiellement ou totalement fermées. Donc toutes les commandes que nous avons eues à passer n’ont pas été réceptionnées au moment où cela l’être. Ce qui nous a perturbé dans l’offre de service en termes de disponibilité de molécules », a pour sa part expliqué le coordonnateur du PNLS, Dagnra Anoumou.
« Nous avons utilisé des alternatives pour pouvoir juguler cette crise mais ce n’est pas encore fini, il y a des produits qui ne sont pas encore arrivés », a-t-il ajouté, avec l‘espoir que le problème soit résolu d’ici fin 2020 ou début 2021.
A ce jour, environ 80.000 malades sont sous traitement anti retro viral dans le pays qui enregistre un taux de couverture de 84 % en matière de prévention de la transmission mère-enfant, et 97 % des Personnes vivants avec le VIH (PVVIH) qui sont arrimées aux soins.
Par ailleurs, la prévalence s’est stabilisée depuis 05 ans et est estimée à 2,1 % en 2019 avec 114.000 Personnes vivants avec le VIH.
Le principal défi selon le Pr. Vincent Pitché, c’est de changer la stratégie classique en s’appuyant davantage sur les communautés et la société civile. Aussi faut-il souligner la nécessité de décentraliser au maximum les services de dépistage et de charge virale afin de réduire la distance à parcourir par les malades pour avoir accès aux laboratoires.
L’autre défi, précise-t-il, est de passer par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) notamment les réseaux sociaux pour toucher un plus grand nombre de jeunes qui sont l’avenir de la riposte pour une génération sans Sida en 2030.
Il faut souligner qu’en termes de lutte contre le VIH-Sida, le Togo dispose de son Plan stratégique 2021-2025 et ses documents connexes notamment le plan opérationnel 2021-2023 (avec la prise en compte des défis liés à la pandémie du Coronavirus) et le plan de suivi évaluation.
David SOKLOU