Palpitations cardiaques : quand s’inquiéter ?
Qui n’a jamais ressenti son cœur battre soudainement plus fort ou plus vite, et cela même sans effort physique ? Ces palpitations traduisent en fait un changement brutal du rythme cardiaque. Et si ces emballements du cœur peuvent faire craindre un problème cardiaque, ils sont en fait généralement bénins quand ils surviennent chez des personnes en bonne santé. Mais si ces épisodes de palpitations se répètent ou s’ils touchent des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, ils doivent alerter et justifier une consultation chez un cardiologue.
Sentir son cœur qui bat très fort ou de façon irrégulière n’est généralement pas le signe d’un problème cardiaque si l’on est en bonne santé. « Tout le monde a des palpitations, c’est tout à fait banal. Plus on avance en âge, plus on en. L’intensité des palpitations ne détermine absolument pas la gravité de la cause. En fait, chaque contraction du cœur est due à un courant électrique. Lorsque ces contractions sont plus rapprochées ou sont ressenties plus intensément, elles sont bénignes dans 90 % des cas. C’est inconfortable mais il n’y a aucun risque vital », explique Dr Paul Défodji, Cardiologue au CHU Campus de Lomé.
À quoi sont dus ces battements inhabituels ?
« Lestress est de loin le premier facteur qui explique les battements ressentis. Mais même au repos, une tisane à la main et prêt à dormir, le cœur peut «s’emballer». La faute au surmenage ou au manque de sommeil. Par ailleurs, la consommation de certains excitants tels que le café, la nicotine, l’alcool, les boissons énergisantes, mais aussi la déshydratation et certains médicaments comme les antidépresseurs peuvent favoriser l’apparition de troubles du rythme cardiaque », énumère Dr Paul Défodji.
Les palpitations cardiaques peuvent aussi être dues à « des troubles qui touchent indirectement le cœur, comme l’anémie. En effet, pour compenser la faible quantité d’oxygène circulant dans le sang, le rythme cardiaque s’accélère. Une forte fièvre et une hyperthyroïdie, c’est-à-dire une sécrétion excessive d’hormones au niveau de la glande thyroïde, peuvent également être à l’origine de ces palpitations », indique Dr Défodji.
Attention à l’arrêt cardiaque
Mais chez certains, ces palpitations peuvent être de véritables signaux d’alerte. Il existe en effet deux cas pour lesquels il faut s’alarmer. « D’une part, si les palpitations sont fréquentes, s’aggravent dans le temps et s’associent à d’autres symptômes comme l’essoufflement, le malaise, douleurs dans la poitrine ou encore étourdissement », souligne le spécialiste. « De l’autre, si le patient connaît des antécédents cardiaques personnels ou familiaux. Et pour cause, s’il existe des antécédents, les palpitations sont potentiellement dangereuses et peuvent être des signes avant-coureurs d’un malaise cardiaque », conclut-il. Il faut donc en identifier la cause exacte et prendre rapidement en charge le patient.
Que faire contre les palpitations ?
Alors, pour distinguer les différentes origines possibles de ces palpitations, il est recommandé de consulter un cardiologue. « Si les palpitations se sont déclenchées au repos chez un patient en bonne santé, elles ne sont pas graves. À l’inverse, un cardiologue s’inquiétera de battements qui surviennent à l’effort chez une personne âgée ou déjà malade, ou surtout si les palpitations surviennent à l’effort avec antécédent de mort subite dans la famille. Les trois quarts des cas de palpitations se résolvent d’elles-mêmes. Mais si l’inquiétude persiste, le patient doit se relaxer et ainsi ralentir son rythme cardiaque », fait savoir Dr Défodji.
On peut aussi prescrire, surtout chez les personnes âgées, certains médicaments qui réduisent l’anxiété. Mais il n’empêche que le meilleur traitement contre le stress, c’est le sport ou l’activité physique. « Avant d’en venir au traitement médicamenteux, le mieux reste en effet d’améliorer son hygiène de vie. Il faut modérer la consommation d’excitants, adopter un mode de vie moins stressant, lutter contre la sédentarité et réduire le tabagisme qui sont des facteurs de risques de maladies cardiovasculaires », conseille le cardiologue.
Abel O.