IST/VIH SIDA

Où en est-on avec le vaccin contre le VIH ?

A quand un vaccin contre la Vih Sida ? La question se pose toujours et l’on se demande d’ailleurs comment a-t-on fait pour découvrir si vite des vaccins contre la Covid-19, alors que d’autres maladies infectieuses au rang desquelles le VIH, continuent de faire des milliers de victimes dans le monde notamment en Afrique.

Au cours des dix dernières années, un (01) milliard de dollars est investi par an dans la recherche et le développement d’un vaccin contre le VIH, selon l’Onusida. Ce qui représente environ 5 % du budget mondial de la riposte au VIH.

De ces investissements, il faut retenir que seulement des succès partiels ont été enregistrés.

« En 2009, un candidat expérimental en Thaïlande a nourri les espoirs en réussissant à apporter une certaine protection contre une infection au VIH, protection malheureusement insuffisante pour envisager sa production à grande échelle », fait savoir dans une interview, Peter Godfrey-Faussett, Conseiller scientifique principal de l’ONUSIDA.

Peter Godfrey-Faussett

« Au cours de la décennie suivante, des essais supplémentaires nous ont apporté de grandes connaissances sur l’immunologie, sur les interactions du corps et du système immunitaire humains avec le VIH, mais cela ne s’est pas traduit par une baisse des nouvelles infections au VIH. L’espoir repose actuellement sur deux grandes études sur le terrain et de nombreux autres candidats sont à l’étude. Ainsi, je pense que l’espoir est permis, mais nous n’aurons vraisemblablement pas de vaccin dans un futur proche comme cela s’est passé avec la COVID-19 », a-t-il fait savoir.

Selon lui, « la situation d’urgence explique l’ampleur des recherches pour découvrir un vaccin de la COVID-19 », quand on sait que seulement en 2020, la Covid-19 a infecté près de 100 millions de personnes dans le monde avec près de 2 millions de victimes.

Les obstacles à l’émergence du vaccin anti-Vih

Peter Godfrey-Faussett renseigne par ailleurs que l’un des obstacles à l’émergence d’un vaccin contre le VIH est la grande dépendance du virus du nombre de lymphocytes T, la deuxième moitié du système de défense du corps humain, contrairement à la Covid-19.

« Le système immunitaire a des anticorps, mais il a aussi ce que l’on appelle l’immunité cellulaire dirigée par les lymphocytes T. Son étude est beaucoup plus complexe et protéiforme, et c’est ce qui fait également la difficulté et la différence du VIH par rapport à la COVID-19 concernant la mise en place d’un vaccin », a-t-il expliqué.

A cela s’ajoute la particularité du Vih qui est un rétrovirus, capable de copier son propre code génétique et l’intégrer au code génétique humain.

« Il copie son code génétique, mais de manière imprécise en faisant de nombreuses erreurs. Autrement dit, la protéine de l’enveloppe et le VIH en lui-même évoluent constamment, changent de forme, ce qui complique la tâche des anticorps pour protéger contre le virus. Ainsi, même les anticorps neutralisants d’une personne n’arrivent souvent pas à neutraliser le virus chez quelqu’un d’autre », a précisé Peter Godfrey-Faussett, ajoutant que dans le cas de la Covid-19, « la plupart des personnes contaminées produisent des anticorps contre la protéine Spike qui neutralisent le virus et permettent de guérir en éliminant le virus ».

Au demeurant, 38 ans après sa découverte, le VIH reste un fléau qui continue d’affecter les populations et les pays les plus démunis. A ce jour, au-delà des traitements antirétroviraux, la mise au point d’un vaccin reste une priorité de recherche pour les chercheurs et les médecins.

David Soklou

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