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« L’activité physique est un traitement »

L’activité physique peut avoir non seulement un effet préventif, pour lutter contre les maladies liées à la sédentarité mais aussi un effet curatif. Les experts l’Inserm la recommande comme traitement de première intention chez les patients atteints de dépression légère à modérée, de diabète de type 2, d’obésité ou d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Quelle est l’action thérapeutique de l’activité physique. Eléments de réponses avec Dr Roland Krzentowski, médecin du sport.

En quoi l’activité physique agit-elle comme un médicament ?

L’activité physique fait partie des thérapeutiques non-médicamenteuses. Plus qu’un médicament, elle est une famille de deux médicaments. Le premier a deux principes actifs : bouger plus et rester moins assis, il s’adresse à tous sans besoin d’une ordonnance. L’OMS recommande ainsi de faire 10 000 pas par jour et de marcher au moins trente minutes par jour, cinq fois par semaine. Le deuxième médicament est de bouger bien afin d’optimiser sa condition physique. Il s’applique notamment aux personnes fragilisées par la maladie.

L’activité physique est alors prescrite par un médecin selon un parcours construit et accompagné. Elle doit satisfaire à des exigences de sécurité et d’efficacité et être appréhendée comme un médicament avec ses indications et ses contre-indications, une durée et une posologie idoines.

Comment l’activité physique agit-elle sur notre organisme ?

Il existe une relation entre l’efficacité de l’activité physique et sa capacité à améliorer les trois indicateurs de la condition physique : la composition corporelle (graisse, muscle, os, eau), la capacité musculaire et la capacité cardiaque. La relation entre graisse et muscle joue un rôle de premier ordre.

Quand la graisse peut avoir des effets délétères tant sur la croissance tumorale que sur les artères et le système nerveux central, le muscle a contrario est connu pour ses effets protecteurs sur l’organisme.Agir de manière thérapeutique contre la sédentarité consiste à rééquilibrer cette relation graisse-muscle.Pour optimiser sa condition physique, il faut également améliorer ses capacités maximales cardiaque et musculaire, ce qui implique de pratiquer une activité physique adaptée à sa situation.

L’activité physique a-t-elle des effets préventifs ? Quels en sont les bienfaits ?

Si toute une population adoptait un mode de vie plus actif et respectait les recommandations du « bouger plus », la prévalence des maladies chroniques devrait diminuer. Il s’agit de la prévention primaire.En prévention secondaire, l’activité physique s’adresse à une population non-malade mais à risque de tomber malade. Un enfant dont l’un des parents a un diabète de type 2 a trois plus de risques d’en développer un.

S’il adopte un mode de vie actif et mange correctement, son risque peut atteindre celui de la population générale. En prévention tertiaire, l‘activité physique a une action pharmacologique et permet d’éviter les complications de la maladie.Bouger plus présente peu de risque et a un effet thérapeutique indiscutable. En pratiquant une activité physique, on peut remplacer son âge identitaire par son âge physiologique et gagner des années.

William O.

Source : Docteur Roland Krzentowski, Médecin du sport et de rééducation fonctionnelle

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