Le REMAPSEN s’engage dans la lutte contre les violences faites aux femmes en Afrique

Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement veut jouer sa partition dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le REMAPSEN tient à cet effet depuis ce mercredi 04 décembre 2024 à Dakar au Sénégal, un forum qui vise à renforcer l’engagement de ses membres pour faire reculer les frontières des inégalités et des violences faites aux femmes sur le continent.
Ce forum qui s’inscrit dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes, connaît la participation de 65 journalistes membres du Réseau, avec l’appui technique et financier de l’ONU-Femmes et du fonds français Muskoka.
C’est le premier conseiller technique auprès de la ministre sénégalaise de la Famille et des Solidarités, Omar Samb qui a procédé au lancement officiel des travaux, en présence de la Représentante Résidente de Onu-femmes au Sénégal Mme Arlette M’Vondo, et du président du REMAPSEN, Bamba Youssouf.
Pour ce dernier, ce forum constitue le point de départ d’un engagement collectif des médias en Afrique avec en toile de fond, un renforcement des productions médiatiques de sensibilisation et de plaidoyer en vue de toucher toutes les cibles notamment les plus reculées pour un monde sans violence envers les femmes.
« Les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur les comportements, mobiliser l’opinion et les décideurs, orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur de la femme », a précisé Bamba Youssouf.
Dans son intervention, la Représentante Résidente de Onu-femmes au Sénégal est revenue sur le contexte de la campagne de 16 jours d’activisme, avant de dresser un état des lieux des violences faites aux femmes et aux filles.

« En Afrique de l’ouest et du centre, une femme sur trois subit des violences basées sur le genre. Les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, les violences sexuelles et domestiques continuent de priver des millions de femmes et des filles de leurs droits fondamentaux tout en limitant leur potentiel individuel et leur contribution collective à nos sociétés. Aucun pays n’est épargné et aucun pays n’a réussi à éliminer ce fléau de la violence contre les femmes et les filles », a expliqué Mme Arlette M’Vondo.
Elle a souhaité qu’à l’issue de ce forum, les journalistes deviennent des agents de changement de normes sociales, des champions de la défense des droits des femmes et de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles dans les différents pays.
« Chaque reportage, chaque article, chaque image peut contribuer à bâtir un monde où les femmes et les filles ne sont plus réduites au silence par la peur et la violence, mais où leurs droits et leurs dignités sont protégés et respectés », a fait savoir Mme Arlette M’Vondo.
Oumar Samb est pour sa part revenu sur la persistance des défis liés aux inégalités et aux violences en Afrique, avant de rappeler le rôle des médias qui selon lui, doivent servir de catalyseurs d’une prise de conscience collective sur les enjeux de l’équité et de l’égalité de genre pour parvenir à un développement durable, tant souhaité dans notre cher continent.
« Votre rôle en tant qu’acteur des médias est crucial pour mettre en lumière ces défis qui restent des obstacles à franchir pour une économie plus dynamique et une société plus résiliente (…) ; En tant qu’acteur influent, vous avez le pouvoir de dénoncer les inégalités de genre, de sensibiliser les communautés et d’amplifier les efforts de prévention et de réponse », a-t-il indiqué aux journalistes participants.
Il faut rappeler que ce forum des médias fait suite à ceux organisés en 2022 à Dakar sur l’impact de la COVID 19 sur les programmes de prévention et de prise en charge du vih en Afrique de l’ouest et du centre, et celui tenu en 2023 à Lomé au Togo sur la santé infantile, la vaccination et la nutrition.
David Soklou